Bon comment dire... Disons que ce voyage a été le plus stressant de ma vie! Après avoir du laisser quelques paires de chaussures chez moi, je suis finalement partie mardi 5 juin car le tremblement de terre qu'il y a eu a Bologne m'a retardé d'une semaine... Bref, j'arrive au bus à Avignon et là je me retrouve confrontée à deux loubards italiens (dragueurs de surcroit) qui me demandent mon ticket (en franco-italo-anglais bien évidemment...). Je le leur donne mais ils semblent faire une drôle de tête: normalement j'aurais du venir avec deux copies de mon ticket. Mais je n'ai malheureusement pas la science infuse. Ils ont donc eu la bonne idée de me couper mon ticket en deux, tout en prenant soin de me laisser la partie du ticket qui ne sert strictement à rien. Mais si voyons! La partie où Eurolines fait sa pub, celle qui n'a aucun intérêt quoi!
Me voilà donc en direction de Marseille: et oui, Eurolines est plein de surprise! Ils sont capables de te mettre une correspondance comme ça, sans te prévenir. C'est tellement plus excitant! Bon, disons que d'Avignon à Marseille, il y a environ 1h30 de route. Mais comme mes deux mafieux de chauffeurs ne savaient pas utiliser un GPS, je me suis demandée si j'allais vraiment arrivée un jour à Bologne: on s'est retrouvé à faire quatre fois, QUATRE FOIS, le tour d'un même rond point! Bien évidemment, ça m'a fait rire même si j'avais peur de rater ma correspondance, mais enfin bon... J'ai rapidement arrêté de rire quand le chauffeur (le petit gros) s'est mis à gueuler sur l'autre chauffeur (le grand maigre)... Il a allumé une cigarette dans le bus (sans pression le gars, c'est un italien...) et je ne sais pas ce qui lui a pris mais, Monsieur l'Italien a décidé que son bus (de tourisme, c'est pas un petit bus de ville) pourrait éventuellement passer dans une minuscule route de campagne en bord de colline. J'ai eu la peur de ma vie! On était penché dans le bus car on roulait à moitié dans le ravin! C'était la folie dans le bus: les gens criait mais les chauffeurs s'en foutaient, ils parlaient pas un mot de français...
Je ne sais par quel miracle miraculeux je suis finalement arrivée à Marseille. J'ai attendu quasiment 1h ma correspondance. Je commençais à me dire que j'allais très certainement dormi dehors car ces deux tocards italiens avaient du me faire rater mon bus. Surtout qu'en plus j'avais plus de billet... Mais second miracle miraculeux, vers minuit mon bus arrive! Youhou! J'ai pu prendre le bus grâce à ma précieuse carte d'identité (bon j'avoue, j'ai quand même tendu au chauffeur mon vieux morceau de papier qui étant anciennement un billet..). Mais à ce moment là, je me suis MALHEUREUSEMENT fait accoster par un italien bizarre qui prenais le même bus que moi... Pourquoi? Non, mais c'est vrai? Pourquoi j'ai toujours droit au gros lourdaud qui te lâche pas la grappe?
Nous voilà alors dans le bus. Il me pose une question que je ne comprends pas, alors je lui répond "si, si tutto bene!"... Mauvaise réponse. Après qu'il ait squatté à côté de moi, j'en ai déduis qu'il m'a demandé s'il pouvait s’asseoir à côté de moi... Et merde... Bien évidemment, il me raconte sa vie de légionnaire (au sens propre) qu'il mange de la viande blanche (imitation du poulet) et qu'il fait beaucoup de sport (au moins 2h30 de course par jour, c'est pas une fiotte lui!). C'était 1h du matin, j'étais crevée, je voulais juste dormir et je comprenais de moins en moins ce qu'il me racontait. J'ai alors fait semblant de dormir pour qu'il me foute la paix, et je vous jure, sur la tête de mon frère, qu'il continuait à me parler! Complètement zinzin le gars! Mais en fin de compte, je me demande s'il valait pas mieux le laisser parler, car dès qu'il s'est endormi, ça a été instantanné: IL A RONFLE! Merde, merde et re-merde!
Il fallait à tout prix que je change de place, mais ce n'était pas chose facile à faire étant donné qu'il m'avait gentiment laissé la place côté fenêtre (trop aimable). Alors j'ai mis moins d'un millième de seconde à changer de place dès qu'il s'est levé pour aller aux toilettes! VICTOIRE! J'ai pu m'étendre de tout mon corps de lilliputienne sur les sièges du bus. A Turin, vers 7h du matin, je suis tombée dans un sommeil profond, bien que j'ai été réveillée quelques fois par des klaxons et des freinages un peu trop intenses...
Une main moite et poilue me touche l'épaule pour me dire qu'on est arrivé à Bologne et pour me proposer un café. C'était évidemment mon légionnaire qui lâche pas facilement le morceau. Je décline gentiment son offre et lui fait comprendre que je suis attendue. Il est parti. Enfin tranquille! Grazia et ma tutrice, Annamaria, m'attendent et m'amènent alors à ma résidence. Je n'ai qu'une seule envie: rencontrer mon petit lit douillet italien.
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